Édition du vendredi 28 novembre 2003
Le président de La Poste s'«insurge vraiment contre les soi-disant milliers de bureaux de poste qui vont fermer alors qu'au contraire ces points sont en train d'être redynamisés »
Le président de La Poste, Jean-Paul Bailly, a présenté jeudi le contrat de plan 2003-2007 comme "une première étape" et non "un aboutissement" et mis en avant la modernisation à marche forcée de l'activité courrier parmi les chantiers à venir pour être "leader européen" en 2010.
M. Bailly s'exprimait pour la première fois sur ce document attendu depuis deux ans et qui a fait l'objet de négociations serrées ces dernières semaines.
Il s'est notamment défendu de vouloir fermer 6 000 bureaux d'ici à 2007. "Je m'insurge vraiment contre les soi-disant milliers de bureaux de poste qui vont fermer alors qu'au contraire ces points sont en train d'être redynamisés", a-t-il déclaré.
Les bureaux peu rentables "sont dans une spirale négative s'ils restent tels quels, alors qu'en s'intégrant à la vie économique on retrouve un service public bien mieux rendu, et cela apporte un surcroît d'activité aux commerçants", a-t-il affirmé, précisant que "le nombre des 17 000 points de contact n'a jamais changé". Il existe actuellement 2 000 agences postales communales (en partenariat avec une commune) et plus d'une centaine des points poste.
"Le contrat de plan est évidemment un moment attendu, même si le contenu est largement connu depuis plusieurs semaines. Il aborde tous les sujets et sur chacun d'entre eux précise les objectifs, les méthodes et le calendrier", a indiqué le président lors d'un point presse. Mais "c'est une feuille de route. Ce n'est pas un aboutissement en soi, c'est un début".
L'échéance 2007 du contrat de plan est "une première étape en termes de qualité et de modernisation. L'objectif en 2010 est d'être la meilleure poste européenne: offrir un service public de qualité, plus accessible qu'aujourd'hui en termes d'horaires, d'implantations et de services; être leader en Europe en termes de compétitivité et de rentabilité", a résumé le président.
"Il y aura des changements lourds en 2004-2005, et en 2006 on aura commencé à engranger les effets de la modernisation (de l'appareil de production, Ndlr), on entrera dans la phase de décollage", a-t-il ajouté.
Les principaux objectifs industriels du contrat de plan sont la modernisation du courrier, une extension des services financiers au crédit immobilier sans épargne préalable (effective en 2005) et un redéploiement de la présence postale sur le territoire sans la réduire. La Poste est tenue, à terme, d'améliorer durablement sa rentabilité et ses ratios financiers.
La modernisation de l'activité courrier est le premier chantier auquel va s'atteler le groupe dès le début de l'année prochaine, en lançant un programme d'investissements de 3,4 milliards d'euros sur la période 2004-2010, dont un milliard d'euros d'investissements sur 2003-2007.
La Poste sera confrontée à une libéralisation totale de cette activité en 2009, alors que ce métier, en déclin structurel face à l'essor du courrier électronique, représente encore près des deux tiers de son chiffre d'affaires.
"Aujourd'hui, le courrier est un outil dépassé, à bout de souffle, qui ne répond plus aux exigences des clients. Il n'est absolument plus implanté là où il devrait être, au niveau des noeuds de communication", a reconnu M. Bailly.
La Poste veut parvenir à un taux de mécanisation de 90% de ses centres de tri en 2007 (60% actuellement), redéployer ses plates-formes, et que 85% des courriers soient acheminés dans un délai de 24h (contre 73% actuellement), des taux déjà atteints par les leaders européens, la poste allemande DPWN et la poste néerlandaise TNT.c=http
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